CONTES et HISTOIRES PHILOSOPHIQUES ( 1 )

Publié le par ARTHUR

Petits contes instructifs et divertissants...

HISTOIRES PHILOSOPHIQUES

 

Deux hommes, se disputant, décidèrent de demander l’avis d’un vieux sage. Le premier expliqua son point de vue, et le sage dit « C’est vrai, tu as raison. ». Le second, furieux, dit au sage qu’il ne pouvait dire qui avait raison sans entendre les deux ! Et il lui donna sont point de vue, ce à quoi le sage répondit : « C’est vrai, tu as aussi raison. »

Tous les deux furieux, cette fois-ci, ils s’exclamèrent « C’est impossible, que l’on est raison ensemble ! ».

« C’est vrai, vous avez raison. » répondit le vieux sage, en les quittant.

*****

L'empereur choisit un Premier ministre

Il était une fois un empereur, qui voulait choisir en qualité de Premier ministre le plus sage, le plus avisé de ses sujets.
Après une série d'épreuves difficiles, il ne resta en lice que trois concurrents.

"Voici le dernier obstacle, l'ultime défi, leur dit il. Vous serez enfermés dans une pièce. La porte sera munie d'une serrure compliquée et solide. Le premier qui réussira à sortir, sera l'élu".

Deux des postulants, qui étaient forts savants, se plongèrent aussitôt dans des calculs ardus. Ils alignaient des colonnes de chiffres, traçaient des schémas embrouillés, des diagrammes hermétiques. De temps en temps, ils se levaient, examinaient la serrure d'un air pensif, et retournaient à leurs travaux en soupirant.

Le troisième, assis sur une chaise, ne faisait rien. Il méditait. Tout à coup, il se leva; alla à la porte, tourna la poignée; la porte s'ouvrit, et il s'en alla.

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Un jour ses amis ont demandé à Nasreddin :
- Tu es un homme sage, Nasreddin Effendi. Peux-tu nous dire ce que tu considères comme le plus précieux au monde ?
- Je considère le conseil, comme étant sans prix, dit Nasreddin.
Ses amis lui ont ensuite demandé :
- Et que considères-tu pour être sans valeur ?
- Je dirai que le conseil est la chose qui a le moins de valeur au monde.
- Eh bien, Nasreddin Effendi ! Objecta son auditoire. Comment une chose peut-elle être à la fois sans valeur et la plus précieuse ? Tu dois faire une erreur !
- Non, mes amis. Je sais de quoi je parle. Un conseil pris peut être précieux, mais il devient sans valeur quand il n'est pas le bienvenu !

 

 

Nasreddin est invité chez un riche. La collation qu'il fait servir est un délicieux lait de chamelle bien frais saupoudré de cannelle. L'hôte s'en sert un plein bol, mais il ne remplit qu'a demi celui de son invité. Nasreddin commence à s'agiter sur son siège cherchant partout autour de lui.
- qu'est ce que tu voudrais, Nasreddin ? une cuiller, du sucre ?
- non, une scie. J'aimerais enlever le haut de mon bol, qui ne me sert à rien.

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Confortablement installé sur la terrasse de sa maison, Nasreddin Hodja se prélassait, en goûtant la douceur d'un après-midi printanier, quand quelqu'un l'appela de la rue :
- Nasreddin Hodja ! Nasreddin Hodja ! Descends voir ! J'ai une question à te poser !
Il appela plusieurs fois et Nasreddin Hodja finit par descendre, quoique à contrecoeur. Il trouva un homme qui tendait la main.
- Nasreddin Hodja, donne-moi une pièce, s'il te plaît. Dieu te la rendra au centuple.
- C'était donc cela ta question ! C'est pour ça que tu as troublé ma tranquillité ! Viens avec moi !
Le mendiant grimpe péniblement avec Nasreddin Hodja jusqu'à la terrasse.
- Maintenant, lui dit Nasreddin Hodja, voici ma réponse : c'est non.

Ayant des besoins d’argent, Nasreddin se décida à vendre sa maison. Mais il passa un accord avec l’acheteur, à qui il dit :
- Je te vends tout, sauf ce clou.
L’acheteur accepta. Le lendemain de la vente, Nasreddin revient dans son ancienne maison et dit à l’acheteur :
- Je dois accrocher quelque chose à mon clou, et il y accroche un sarouel sale. L’acheteur n’est pas content mais il ne dit rien. Le jour d’après, Nasreddin vint déposer une carcasse de mouton. Face aux protestations de l'acheteur, Nasreddin répond :
- C’est mon clou. Je peux y mettre ce que je veux.
Et il en fut ainsi tous les jours. La maison était devenue une vraie puanteur. Excédé, l’acheteur dit à Nasreddin :
- Il nous faut trouver une solution, je n’en peux plus.
Ce à quoi Nasreddin répond :
- Si tu veux, je te rachète la maison à moitié prix.
Et c’est ainsi que Nasreddin récupéra sa maison.

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Un voyageur, de passage au village, demanda à un homme, adossé à un mur, s'il connaissait bien Nasreddin Hodja ?
- Je voudrais le rencontrer, dit-il, car on prétend qu'il est rusé. Étant donné que je prétends être plus rusé, je voudrais me mesurer à lui.
L'homme lui répond :
- Peux-tu maintenir ce mur avec ton dos ? Ici, les hommes du village se relaient pour éviter qu'il ne tombe. Pendant ce temps, je vais aller chercher Nasreddin Hodja et je reviens prendre ma place.
L'homme s'exécuta aussitôt. Au bout de quelques heures, des hommes du village qui se demandaient ce qu'il faisait, l'abordent. Il leur expliqua ce qui s'est passé. Ils lui répondirent :
- Pauvre idiot, tu as eu affaire à Nasreddin Hodja lui-même ! ! !

****

Nasreddin Hodja avait un bac qu'il utilisait pour faire traverser la rivière aux gens. Un jour son passager était un savant décidé à tester le savoir de Nasreddin et à lui donner une leçon.
- Dites-moi, Nasreddin Hodja, comment orthographiez-vous le mot"magnificence" ?
- Je ne sais pas, dit Nasreddin Hodja en continuant de ramer.
- Combien font deux tiers de neuf ?
- Aucune idée.
- comment calcule t-on la surface d'un triangle ?
- Pas la moindre idée.
- Vous n'avez donc pas appris tout cela à l'école ?
- Non !
- Dans ce cas, la moitié de votre vie est perdue.
À ce moment même, une terrible tempête est survenue et la barque a commencé à couler. Les deux hommes se retrouvèrent à l'eau, assez loin l'un de l'autre.
- Dites-moi, Monsieur le savant, dit Nasreddin Hodja. Avez-vous appris à nager ?
- Non, jamais ! Dit le savant qui se débattait pour ne pas se noyer.
- Dans ce cas, lui cria Nasreddin Hodja, ce n'est pas la moitié, mais c'est votre vie entière qui est perdue.

****

Un jour, quelqu'un vint voir Socrate et lui dit :
- Ecoute Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.
- Arrête ! interrompit l'homme sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ?
- Trois tamis ? dit l'autre, rempli d'étonnement.
- Oui, mon bon ami : trois tamis. Examinons si ce que tu as à me dire peut passer par les trois tamis. Le premier est celui de la vérité. As-tu contrôlé si tout ce que tu veux me raconter est vrai ?
- Non, je l'ai entendu raconter et...
- Bien, bien. Mais assurément tu l'as fait passer à travers le deuxième tamis. C'est celui de la bonté. Est-ce que ce que tu veux me raconter, si ce n'est pas tout à fait vrai, est au moins quelque chose de bon ?
Hésitant, l'autre répondit :
- Non, ce n'est pas quelques chose de bon, au contraire.
- Hum ! dit le Sage, essayons de nous servir du troisième tamis, et voyons s'il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire...
- Utile ? Pas précisément...
- Eh bien ! dit Socrate en souriant, si ce que as à me dire n'est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l'oublier...

Un homme va voir et un sage, pour apprendre auprès de lui.

- « Dites-moi, vous qui êtes sage, qu’est-ce qu’il y a dans votre esprit ?
- Dans mon esprit, il y a deux chiens, un noir et un blanc. Ils se battent tout le temps.

Le disciple est un peu surpris.

- Deux chiens ? Qui se battent ?
- Oui, pratiquement tout le temps.
- Et lequel gagne ?
- Celui que je nourris le plus. »

****

Un voleur s'est introduit chez Djeha-Hodja Nasreddin. Il fouilla partout sans rien trouver, jusqu'au moment où il ouvrit l'armoire de la chambre et y trouva Hodja.
- Que fais-tu là, lui demanda t-il, je te croyais au marché ! Tu vois, j'avais soif et je suis entré juste pour me désaltérer
- Je sais que tu es un voleur, lui dit Hodja. Dès que je t'ai entendu, je me suis caché, tellement j'avais honte.
- Honte de quoi ?
- Honte … qu'il n'y ait rien à voler chez moi

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Source : La Voie des Marchombres
Forum de réflexion consacré aux Marchombres et aux livres de Pierre Bottero...
 

 

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